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La recherche bordelaise brille aux Étoiles de l’Europe

Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a récompensé ce jeudi 2 décembre les 12 lauréats des Étoiles de l’Europe lors d’une cérémonie à Paris. Parmi eux, deux lauréats sont des projets portés ou impliquant des scientifiques bordelais.

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Créés en 2013 par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, les trophées des Étoiles de l’Europe récompensent des coordinateurs et coordinatrices de projets européens de recherche et d’innovation portés par une structure française. Ces trophées honorifiques valorisent ainsi l’engagement européen des équipes scientifiques. Ils sont aussi un encouragement adressé à l’ensemble de la communauté à participer au programme-cadre européen Horizon Europe.

Un engagement européen

La 9e édition de la remise des trophées des Étoiles de l’Europe s'est déroulée le 2 décembre 2021, au musée du Quai Branly - Jacques Chirac à Paris en présence de Frédérique Vidal. Douze projets ont été sélectionnées par un jury indépendant pour leur qualité scientifique et leur dimension internationale. Parmi les lauréats 2021, deux projets sont portés ou impliquent des équipes de recherche bordelaises.

Le projet EBOVAC2, prix spécial du jury

Disposer d’un vaccin efficace contre la redoutable fièvre hémorragique à virus Ebola est devenu un impératif sanitaire depuis l’épidémie de 2014 survenue en Afrique de l’Ouest. Le projet EBOVAC2 a contribué à relever ce défi en fournissant des éléments de preuve de la sécurité et de l'immunogénicité d’un vaccin élaboré par la société Janssen.

Financé à hauteur de 50,7 M€ pendant entre2014 et 2021 (6,5 ans), ce projet est porté par Rodolphe Thiébaut, professeur de l’université de Bordeaux et praticien hospitalier au CHU de Bordeaux, directeur du département de recherche Santé publique de l'université, directeur adjoint du centre de recherche Bordeaux Population Health(BPH - Inserm et université de Bordeaux) et responsable de l’équipe Inserm-Inria SISTM. Coordonné par l’Inserm, le consortium a réuni les compétences de spécialistes en recherche clinique, d’immunologistes, d’anthropologues et de modélisateurs de la réponse immunitaire. Fort de cette pluridisciplinarité, EBOVAC2 a permis de mettre sur pied deux études cliniques de phase 2 centrées sur un candidat vaccin conçu par l’entreprise pharmaceutique Janssen.

Un vaccin sûr et efficace contre Ebola

Les résultats ont confirmé la capacité de ce vaccin, administré en deux doses, à induire chez l’homme une réponse immunitaire contre le virus Ebola. Ces travaux, qui ont déjà donné lieu à six publications dans les meilleurs journaux scientifiques, ont également fourni des données complètes et solides sur la sécurité et l'efficacité du vaccin, et démontré la grande tolérance de celui-ci, y compris chez des sujets jeunes, âgés ou infectés par le VIH.

L’ensemble de ces résultats a été transmis à la société Janssen qui s’en est servi pour fournir un dossier complet à l'Agence européenne des médicaments (EMA). À l’appui de ces éléments, l’EMA a autorisé la mise sur le marché du schéma vaccinal à deux doses du groupe pharmaceutique à compter du 1er juillet 2020. Au-delà des nombreuses avancées obtenues dans la lutte contre la maladie à virus Ebola, EBOVAC2 a contribué à établir les bases d’un modèle animal pour l’étude de ce virus en Europe. Le projet a enfin abouti au développement d’une plateforme vaccinale qui est désormais utilisée dans la lutte contre la Covid-19.

Le projet SeaDataCloud, lauréat dans la mention science ouverte

Le projet SeaDataCloud s’est inscrit dans une démarche de mutualisation du corpus de données issues de la recherche océanographique. Cette dernière générant une masse d’informations considérable, avec des données collectées de manière hétérogène par plus d'un millier d'instituts de recherche, d'organisations gouvernementales et entreprises privées.

D’un budget de 10 M€ et d’une durée de 4,5 ans (2016-2021), ce projet a fait suite aux programmes SeaDataNet et SeaDataNet 2, qui ont abouti à la création d’un unique centre de données virtuel fédérant les centres de données océanographiques de 35 États bordant les mers d’Europe. L’objectif de SeaDataCloud était plus particulièrement de renforcer l’accès à ces données en mettant à contribution des outils numériques comme le cloud et le calcul haute performance.

Un cloud pour les données océanographiques

Coordonné par l’Ifremer et impliquant un très grand nombre de partenaires dont le laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux (EPOC - CNRS , EPHE et université de Bordeaux), SeaDataCloud s’est appuyé sur les compétences de gestionnaires de données, de développeurs web et d’ingénieurs en informatique, et a permis de fédérer les résultats scientifiques de 113 centres de données. Le travail du consortium a aussi abouti à la publication de nouveaux standards internationaux pour la description des données et des métadonnées relatives à l’océan. À la fin du projet, 2,7 millions de données ont pu être agrégées dans une même infrastructure informatique en nuage.

Cette plateforme regroupe un ensemble de paramètres (température et salinité de l’océan, composition chimique, bathymétrie, biodiversité marine, concentration de déchets dans la colonne d'eau…), dont 90% sont librement accessibles. Le consortium a également œuvré à la refonte de l’interface de recherche de données et a mis à disposition des outils d’analyse dans un environnement virtuel de recherche. Une évolution qui permet aux scientifiques de travailler sur leurs propres données tout en ayant la possibilité de les croiser avec l’ensemble des résultats référencés dans SeaDataCloud.

Contacts

  • KATEL GOEDEN

    Responsable du Service de montage et suivi de projets (SMSP)

    katel.goeden%40u-bordeaux.fr

  • CAMILLE LE BORGNE

    Cheffe du bureau Europe au sein du Service de montage et suivi de projets (SMSP)

    camille.le-borgne-conserva%40u-bordeaux.fr